jeudi 1 novembre 2012

Poursuites d'études en Australie : Interview de Brieuc




Midi : j'appelle Brieuc. Chez lui il est "9h15 PM". Chez lui ? À Sydney, en Australie ! Dans sa chambre, dans une coloc' au pied du pont de la baie de Sydney, il a répondu à mes questions, détendu et avec sincérité.

Salut Brieuc ! Peux-tu te présenter rapidement ?

Alors j'ai 21 ans, je suis nantais d'origine, j'ai fais un bac ES spé maths et je suis ensuite rentré à l'IUT en septembre 2009. Pendant mes deux années à l’IUT, j’étais sportif de haut niveau au sein de la section sportif universitaire de voile de l’univ’ de Nantes. J’ai profité de ce statut pour beaucoup naviguer pendant mon cursus. En deuxième année, j'étais en PMO option créa et j'ai fais mon stage dans une équipe de voile pro. Actuellement je vis à Sydney, et fais mes études à l'ACU (Australian Catholic University).

Pourquoi as-tu décidé de poursuivre un an à l'étranger une fois ton DUT en poche ?

Pour plusieurs raisons. En fait, dès mon entrée à l'IUT, je me suis demandé ce que j'allais faire ensuite. Mais bon j'étais vraiment pas très bon en anglais, alors pour les concours d'écoles ou d'IAE c'était pas évident. C'était primordial que je parte à l'étranger pour améliorer mon anglais. Et puis, après le DUT c'est vraiment le bon moment, on te donne l’occasion et en plus l'IUT t'aide.
Avant avec mon niveau d'anglais ça te plombait, maintenant je ne vois plus ça comme une faiblesse mais comme une force, un avantage par rapport aux autres.

Pourquoi l'Australie et pourquoi Sydney ?

En partant avec l'IUT tu as trois choix : le Québec, l'Écosse et l'Australie. Le Québec c'est pas le bon choix pour améliorer ton anglais puisqu’ils parlent… francais ! Donc c'était pas pour moi. Après, l'Écosse ne m'attirait pas trop, tu pars avec beaucoup de français, tu restes à côté de chez toi. Pour moi, c’était un défi perso de partir un an à l'autre bout du monde, tu vois ? Maintenant je sais que je sais me démerder tout seul à 16 000km de chez moi !
Après, pourquoi Sydney ? Pour le bateau. C'était un peu une évidence pour moi. Je pensais à cette ville depuis que j'étais petit, et je pouvais faire du bateau là bas. 

Quelles ont été les grandes étapes avant de partir ?

La plus grosse décision, super importante : c'est de décider quand est-ce que tu pars. Soit en juillet (tu arrives en hiver), tout de suite après ton stage ou bien en février (tu arrives en été). Soit tu as 6 mois de break à chaque fois entre, et du coup c'est très important car ça influence 2 ans de ta vie. Après partir en juillet c'est pas très pratique car c’est pas simple de préparer les concours. Car tu pars en juillet donc déjà tu dois t'occuper de tous tes papiers et ta préparation pendant ton stage et ensuite tu reviens en juin et tu ne peux pas vraiment passer les concours.

G: Et tu es parti quand ? 

Bri : Moi je suis parti le 26 janvier.

G : Du coup tu as fais quoi avant ?

Bri : Du bateau, des petits boulots, tout ce que je devais préparer pour mon départ. En fait c'était assez cool, j'ai pu me faire des sous et préparer tranquillement mon année en Australie et accumuler de l’expérience professionnelle. J’ai appris des choses assez intéressantes à vrai dire.


Quelles ont été les démarches administratives (TOEIC, assurance...) ?

Le TOEIC  je ne sais plus trop le score requis pour aller dans mon université. Il faut un truc comme 720 je crois. Tu pourras aller vérifier (ndlr : on a vérifié ! 690 pour l'ACU et 710 pour la University of the Sunshine Coast). J'ai passé le TOEIC avec l'IUT ; pour me préparer je suis allé à "Wall Street Institute" -4 à 5h/semaine-, à côté de l'IUT. L'intérêt c'est que tu arrives à l'examen plus serein. J'ai décidé d'y aller après un 1er semestre en anglais dur, je me suis "réveillé" après.
Après il faut se faire un permis international, choisir une bonne assurance parce que le système de santé est particulier là-bas. C'est donc pas mal de prendre une assurance complémentaire avec rapatriement. Avec ton visa, tu as une assurance mais pas top top.. Et sans doute aussi pas mal d’autres choses que j’ai du oublier, l’avantage avec l’IUT c’est que si à un moment ou un autre tu as un doute sur ce que tu fais, tu peux appeler Boomerang Australia ou les responsables de l’IUT pour vérifier que tu ne fais pas une boulette.

Une fois arrivé la bas, quelles ont été les premières choses à faire ?

Arrivé à l’aéroport, tu achètes ton crédit de téléphone, ce qui veut dire que tu débloques ton téléphone avant de partir. Assez vite, tu dois aussi ouvrir un compte en banque en Australie (loyer, boulot, etc.). Perso, je conseille la Westpac. De mon côté, j’ai changé de banque française avant de partir en Australie, je suis allé au CIC car ils offrent de très bonnes conditions pour ce genre de voyage. 
En arrivant, j’avais pris le pack « Boomerang Australia » : 1 semaine dans une auberge de jeunesse dans le centre de Sydney + quelques autres services. En soit, le packagage n’est pas exceptionnel, mais s'il t’arrive une "couille", t’as des numéros d’urgence. Tu sais qui contacter et c'est plutôt rassurant si tu as effectivement un problème. Le rapport qualité/prix du pack n'est pas génial mais bon tu arrives pour un entretien au début, c'est propre, clair. Un peu du baratinage mais toujours mieux que rien.
Ensuite, j’ai commencé à chercher une coloc' et j’ai fait l’erreur d’accepter la première coloc' que j’ai visitée, ce que je déconseille fortement…

Ma première coloc’ était merdique, la fille avec moi étant super chiante (ndlr : voir le blog de Brieuc pour comprendre !*). Là, je suis dans une pure colocation à 2 min du pont de Sydney, quasiment au pied du pont, quand je descends de chez moi je vois l’opéra, et j'ai une grand chambre pour moi.
Je conseille vraiment de ne pas trouver de logement avant de partir, car tu risques d'être déçu. Il faut que tu te rendes compte de la géographie, de comment ta vie va s'organiser. Moi j'ai pris la 1ère coloc' que je trouvais, c'était une mauvaise idée. Donc au début tu es "backpackeur" (jeune en auberge de jeunesse), c'est un peu galère mais ça vaut le coup de prendre le temps de chercher une bonne colocation et d'avoir une idée du quartier où tu veux vivre.

Il y a des familles qui louent des chambres avec bouffe soir et matin. Mais le problème c'est que maison = pas dans le centre de Sydney, donc galère. Un peu comme si tu devais rentrer à 3h du mat' du centre de Nantes à Carquefou. Les transports sont moins performants que chez nous.

Peux-tu nous raconter une journée type de ton année australienne ?

Il n'y a pas vraiment de journée type. Tu n'as que 12h de cours par semaine donc plein d’espace libre, au début t’as l’impression d’avoir le temps de rien faire, après tu organises tes journées. Une bonne partie de ta vie s'organise autour de la coloc' et des gens avec qui tu vis, du moins pour moi.
Donc en gros j'ai cours 3 jours par semaine, 4h de cours par jour. Et puis pas mal de "meeting" avec des membres de ton groupe pour préparer des présentations de groupe et des DM, il y a beaucoup de travail en groupe.
Il fait jour à 5h du mat’, tu as tendance à te mettre au rythme des australiens petit à petit aussi.

Un meilleur souvenir ?

Non, je ne sais pas. Peut être la première fois que tu passes le pont en train, la première sortie dans le Sydney  Harbour en bateau, une grosse session de 30h au volant pour faire 2000 bornes pour revenir d’une régate, première soirée à Sydney avec des australiens, première semaine en Australie a Perth pour une régate, le moment ou tu défais ton sac, ou tu te poses, « c’est parti », ça devient réel, tu n'es plus tout le temps en transit.

Un moins bon ?

Y'a des jours tu te dis "putain ça fait chier, ils sont tous cons".
Sinon je n’ai pas eu de grosse galère. Enfin, surtout une déception. J’avais trouvé un appart' et en fait au bout de 24h la nana m’appelle pour me dire « la chambre, tu l’as plus », donc là c’était un peu dur mentalement, parce que ça se passait pas bien dans ma coloc' à cette époque-là donc en fait je m’étais pas mal projeté dans le nouvel appart' et après avoir reçu le texto, c’était un peu dur. Tu repars de 0, quoi.  Mais finalement heureusement qu’elle ne m’a pas dit oui parce que là je suis dans un appart' où je me sens vraiment bien !

A quelques semaines de rentrer, que retiens-tu de cette année ?

Je pense que j’ai un peu grandi, ça m’a mis certaines idées au clair. Tu retiens que tu peux t’en sortir comme un grand à 16 000 km de la maison. Si tu arrives à bosser avec des australiens, ça t’ouvre pas mal de perspectives, c’est vraiment bien. C'est un super pays, une super ville, j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup d’australiens avec le bateau. Il faut faire attention car pas mal de français arrivent en groupe, et ressentent moins la nécessité d’aller vers les gens et donc ont tendance à rester entre français et c’est pas vraiment la meilleur façon de s’intégrer dans un pays étranger.

Ce n’est jamais trop facile de faire une conclusion. Là je suis dans les exams. C’est une belle expérience. Le vrai truc qui te marque c’est l’état d’esprit australien « le no worries spirit ».

Que conseilles-tu aux GEA2 qui partent en Australie l'année prochaine ?

Franchement, ce n’est pas simple de se mélanger dès le début, les australiens savent que tu vas repartir, il y a toujours flux énorme d’étrangers, mais ils sont assez curieux. Ça ne se mélange pas trop, parce que l’univ' est assez petite, plein de nationalités mais les australiens restent pas mal avec les australiens, il y a peu de gens à l’univ' avec qui je sors beaucoup, en revanche je discute pas mal avec des gens de mon univ'.

Je conseillerais de ne pas faire trop de plans et de voir comment ça se passe, je ne sais pas. Essaye de faire ton truc dans ton coin sans trop t’occuper des autres français. Si tu as l’opportunité de venir, et que tu en as envie, fais le.  C’est vraiment une super expérience. Je ne regrette pas du tout, je ne pourrais pas être plus content.
N'arrive pas en comparant tout avec la France, essaie de comprendre comment ça fonctionne, nous on a une bonne tendance a dire qu’on fait les choses bien et que les autres sont bizarres et c’est rarement vrai au final.

Une dernière petite anecdote avant de se quitter ?

3 jours après être arrivé sur Sydney, je suis allé régater sur un bateau en baie de Sydney. En arrivant à bord, je me présente et le propriétaire me dit « Ah tu es français on va t’appeler Froggy ». Les membres de l’équipage sont pour la plupart devenus des super potes et j’ai navigué avec eux toute l’année. 9 mois après notre première régate, y’en a pas un à bord qui sait comment dire mon prénom…"





Quelques petites infos en plus :

- La chouille en Australie : 
"La plupart des bistrots à 10h30 se transforme en piste de danse, au début c'est carrément surprenant, tout le monde sur le dancefloor à 10h, toi en France t’as toujours pas commencé ta soirée. À 2-3h plus grand chose, et l’alcool coûte très cher. Une caisse de bière t’en trouves pas au dessous 40$A, une bouteille d’alcool t’en trouves pas au dessous de 32$A, le goone «vin en cubi qui donne mal au crâne le lendemain » 12$A les 4L (10 euros pour 4 litres de vin). Tu te mets vite à ça, car tout le monde en boit".

- Les petits boulots :
"J’ai pas mal bossé en resto, j’ai repris le boulot d’un français (un pote) qui ne restait que pour un semestre.
La vie coûte cher, mais quand tu travailles tu gagnes des sous, dans mon resto : 20$ de l’heure.
Si tu arrives avec des sous et que t’arrives à trouver du taff, tu vis correctement, et même très bien car tu as le même pouvoir d’achat que les "aussies". Le taff ne te tombe pas dans les bras, mais il y en a. Si tu cherches, tu en trouves."



Un énorme merci à lui, il viendra bientôt  à l'IUT pour raconter son aventure et répondre à tes questions. Nous vous tiendrons au courant de sa venue !

En attendant il faut que tu ailles faire un tour sur son blog, où Brieuc raconte son année => KANGOUROUS
Pour le contacter => HERE

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